Bruce Grierson a apporté des contributions durables à l'industrie minière au Canada et à l'étranger au cours de sa carrière de 40 ans chez Rio Tinto Iron & Titanium (RIT) et sa filiale, QIT-Fer et Titane (QIT). Lorsqu'il a pris sa retraite en 2000, RIT était le principal fournisseur mondial de matières premières de titane pour la fabrication de pigments destinés aux industries de la peinture, du papier et du plastique, avec des ventes totales dépassant un milliard de dollars américains par an.

Grierson était plus qu'un ingénieur métallurgiste innovant et un homme d'affaires avisé impliqué dans l'exploitation minière, le traitement et la commercialisation de produits dérivés de la mine auprès de clients internationaux. C'était un leader capable de motiver les équipes de projet et les collègues de l'entreprise grâce à des objectifs communs et à un but partagé. Il a gagné le soutien des parties prenantes pour les projets liés à l'exploitation minière grâce à son humour, son humilité et sa capacité innée à établir des relations personnelles avec des personnes de tous horizons, partout dans le monde.

M. Grierson a rejoint QIT après avoir obtenu son diplôme d'ingénieur métallurgiste de l'université McGill en 1961. Sa première réalisation a été d'organiser une équipe de recherche multidisciplinaire qui a mis au point des systèmes informatisés de contrôle des processus pour l'usine de fusion de QIT, ce qui a permis d'améliorer considérablement sa productivité. L'installation de QIT à Sorel est la plus grande fonderie électrique à arc ouvert au monde et traite l'ilménite expédiée de la mine du Lac Allard de QIT. Le prochain défi de QIT était de produire un produit d'alimentation convenant au marché en croissance du procédé au chlorure, puisque son produit d'alimentation, le Sorelslag, qui servait alors le secteur du sulfate, ne convenait pas à l'utilisation dans le procédé au chlorure. Grierson a vu la possibilité d'utiliser le procédé de fusion de QIT pour fabriquer des produits de meilleure qualité à partir d'ilménite de sable de plage, qui contient moins d'impuretés chimiques, et a aidé l'entreprise à identifier d'importantes réserves de ce type de minerais à Richards Bay, en Afrique du Sud.

En 1974, Grierson a été nommé directeur général du consortium dirigé par QIT, qui a construit une nouvelle mine et un complexe de traitement à Richards Bay. Il s'agissait d'une entreprise complexe, combinant des techniques minières innovantes, la concentration à bord de dragues flottantes, des usines de séparation et de valorisation des minéraux lourds et des technologies de fusion de pointe. Le projet a été un succès technique et commercial et a été développé de manière progressive sur le plan social et environnemental avec le soutien des communautés locales. Richards Bay est la plus grande installation de traitement de minéraux lourds au monde et n'est égalée en taille que par les opérations de fusion de QIT au Québec.

Dans les années 1980, M. Grierson a gravi les échelons au QIT, puis au RIT, d'abord en tant que premier Canadien à être nommé président et directeur de l'exploitation, puis en tant que président et directeur général. Au cours de cette période, il a assuré la direction stratégique et commerciale de l'entreprise alors que de nouveaux produits spécialisés étaient développés en succession rapide, notamment des produits sidérurgiques de haute pureté, des billettes d'acier de haute qualité, des poudres d'acier et un produit d'alimentation de haute qualité appelé "Upgraded Slag" (laitier valorisé). Plus de 80 % des produits vendus aujourd'hui par l'entreprise n'existaient pas sous leur forme actuelle avant 1975.

M. Grierson a passé sa carrière dans un secteur peu visible de l'industrie minière et a été pendant trop longtemps l'un des héros méconnus de l'industrie minière. Pourtant, ses réalisations sont d'une grande portée et apporteront des avantages incommensurables à de nombreuses industries, ainsi qu'à l'ensemble des économies canadienne et mondiale, pour les décennies à venir. En 2001, l'Université de Sherbrooke lui a décerné un doctorat honorifique en reconnaissance de ses activités dans le domaine technique.