Richard Geren a été décrit à juste titre comme un homme ayant l'exploitation minière dans le sang, l'esprit et l'âme. En tant que géologue travaillant pour Labrador Mining and Exploration, il a été un membre clé de l'équipe qui a délimité le minerai de fer à haute teneur dans la région du lac Knob, dans le nord-est du Québec. L'ampleur et l'importance de la découverte ont conduit à la création, en 1949, de la Compagnie minière IOC (Iron Ore Company of Canada). Geren dirige les études de pré-production et devient directeur des opérations d'IOC à Schefferville, où il relève les nombreux défis liés à la construction d'une grande mine dans une région éloignée. Pourtant, dans son style effacé typique, il attribue à l'équipe de "jeunes, ambitieux, travailleurs et non complaisants" le mérite d'avoir atteint l'objectif d'IOC : "du minerai de fer en 54".
Geren est né à Columbus, dans l'Ohio. Son intérêt pour l'exploitation minière a été éveillé en 1935 par une rencontre fortuite avec deux géologues dans les régions sauvages du nord de l'Ontario. Le jeune homme a été tellement impressionné qu'il a délibérément orienté sa vie vers l'industrie minière. Après avoir obtenu une licence en sciences géologiques à l'université de l'État de l'Ohio, il retourne au Canada et travaille au camp de Timmins. Ses expériences ont confirmé son choix de carrière et l'ont préparé aux rôles de direction qu'il allait assumer.
Après avoir servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale, Geren entame ce qui sera sa plus grande odyssée : la recherche de gisements de minerai de fer d'une taille suffisante pour compenser l'épuisement des réserves du Minnesota et du Michigan. Plus de 400 millions de tonnes sont trouvées dans la région de Knob Lake, ce qui conduit à la création d'IOC et à la nomination de Geren en tant que géologue superviseur et ingénieur minier en chef. Il passe du temps au Minnesota pour apprendre le commerce du minerai de fer et, au cours des six années suivantes, il consacre toute son énergie à la construction d'une mine et d'une entreprise prospères. Ses efforts sont récompensés en 1961, lorsqu'il devient directeur adjoint d'IOC.
Deux ans plus tard, Geren quitte la COI pour créer sa propre société de conseil. Au cours de la décennie suivante, il réalise des études géologiques et d'ingénierie pour des clients du monde entier. Il participe au projet Syncrude en Alberta, qui deviendra bientôt le plus grand producteur mondial de pétrole issu des sables bitumineux.
De retour chez IOC en 1974, Geren supervise la construction d'une usine à Sept-Îles et l'expansion du projet Carol à Labrador City. Le projet Carol a extrait sa milliardième tonne de minerai en 1969.
Geren est devenu vice-président exécutif d'IOC en 1976, poste qu'il a occupé jusqu'à sa retraite. Au cours de cette période, il a mis en œuvre un programme de développement du management visant à instaurer un esprit d'équipe à tous les niveaux de l'entreprise. Ayant lui-même gravi les échelons, Geren considère ce programme comme son plus grand héritage.