Robert Boyle a grandi dans le sud-ouest de l'Ontario, où il a développé sa fascination et son amour pour la science et le monde naturel. Il a ensuite apporté de nombreuses contributions à l'industrie minière, mais la plus importante a été son travail de pionnier en géochimie. Il a contribué à développer des méthodes géochimiques spécifiquement adaptées à l'environnement canadien et, grâce à l'expérience acquise sur le terrain, en a fait des outils véritablement pratiques pour l'exploration minière.
Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, M. Boyle a travaillé pour un syndicat de prospection jusqu'en 1939, date à laquelle la guerre a éclaté en Europe. Pendant qu'il sert son pays à l'étranger, il suit des cours de géologie à l'Imperial College de Londres, ainsi que des cours par correspondance à l'université Queen's de Kingston. De retour au Canada, il reprend ses études et obtient un B.A.Sc. en géologie minière à l'université de Toronto en 1949. Il passe ses étés à cartographier et à travailler sur des sites miniers, notamment dans le camp aurifère de Yellowknife, ce qui éveille en lui un profond intérêt pour la genèse et la chimie des gisements d'or. Il obtient son M.A.Sc. en 1950 et son doctorat en 1953.
En 1952, Boyle rejoint la Commission géologique du Canada et poursuit ses travaux à Yellowknife. Il y développe ses théories de sécrétion latérale qui ont joué un rôle important dans la compréhension de la formation et l'interprétation des halos endogènes autour de certains types de gisements minéraux.
En 1953, il explore la région de Keno Hill au Yukon, où son intérêt pour la géochimie de surface s'épanouit. Ce travail a marqué un tournant dans la géochimie à la CGC, et les résultats de Boyle, ainsi que ses travaux ultérieurs dans la région avec C.F. Gleeson, ont été publiés dans une série d'articles. Keno Hill a été la première démonstration (en dehors de l'Union soviétique) que la géochimie fonctionnait dans l'environnement du pergélisol. Les méthodes développées par Boyle à Keno Hill ont été utilisées pour relancer ce qui était à l'époque un camp minier moribond. L'exploitation s'est poursuivie jusque dans les années 1980.
En 1955, Boyle persuade la CGC de mettre en place un laboratoire pour les études de prospection géochimique. Il entreprend un programme de cartographie dans les Maritimes, où il réalise la première étude régionale rapide sur les "métaux lourds". Au cours de l'année, la division s'agrandit et les travaux visant à mettre au point des méthodes géochimiques adaptées à l'environnement canadien prennent un nouvel élan.
En reconnaissance de son travail de pionnier dans le domaine de la prospection géochimique au Canada, Boyle a été élu membre de la Société royale du Canada en 1957. Plus tard, il a participé à la préparation de documents relatifs au rôle et à l'importance de la géochimie au Canada, qui ont été présentés au gouvernement pour l'aider à formuler une politique scientifique cohérente.
Par la suite, M. Boyle a exercé des activités variées, notamment dans le camp d'argent de Cobalt en Ontario. Après avoir quitté son poste de chef de la section de géochimie en 1967, il est devenu un scientifique chargé de "projets spéciaux", consacrant une partie de ses efforts à son premier amour, les métaux précieux. Il a publié de nombreux articles, dont "Gold : History and Genesis of Deposits" en 1987, ainsi que des articles sur la prospection géochimique d'autres gisements, tels que le thorium et l'uranium.
Les contributions de M. Boyle à la science et à la géochimie ont été reconnues par des organisations industrielles, mais il ne s'est pas reposé sur ses lauriers. Il est devenu un ambassadeur de sa profession et a toujours été prêt à travailler avec les jeunes spécialistes des sciences de la terre, à les encourager, à les conseiller et à les orienter dans leur quête de connaissances dans le domaine de la géochimie d'exploration et des gisements de minerais.