Victor Wansbrough a servi l'industrie canadienne des mines de métaux avec distinction pendant plus de 20 ans en tant que premier directeur général à temps plein de l'Association canadienne des mines de métaux (ACMM), l'ancêtre de l'Association minière du Canada. Sa nomination au début de l'année 1947 a été une surprise, car il ne connaissait rien à l'industrie minière à une époque où celle-ci était confrontée à de graves problèmes, notamment une pénurie de main-d'œuvre et une industrie aurifère en déclin en raison de l'augmentation des coûts et de la fixité du prix de l'or. Il a travaillé en coopération avec les gouvernements pour trouver des solutions innovantes, notamment en recrutant des personnes déplacées de l'Europe d'après-guerre pour pallier la pénurie de main-d'œuvre et en créant des subventions pour soutenir et maintenir en vie l'industrie minière aurifère assiégée. La CMMA comptait 32 membres lorsque Wansbrough en a pris la direction à plein temps, et représentait 102 entreprises lorsqu'il a pris sa retraite en 1968. Au cours de cette période, la production minérale canadienne est passée de 502 millions de dollars à 4,39 milliards de dollars, dont 3 milliards de dollars provenant de la production de métaux.

Né en Grande-Bretagne, Wansbrough a obtenu une maîtrise à l'université d'Oxford, où il s'est lié d'amitié avec Lester Pearson, futur Premier ministre du Canada. Il est arrivé au Canada en 1924 et, au cours des 18 années suivantes, il a enseigné au Lower Canada College, dont il est devenu le directeur. En 1941, il rejoint la Canadian Paint, Varnish and Lacquer Association et représente avec compétence une industrie d'importance stratégique pour l'effort de guerre. Ses talents de communicateur et sa personnalité attachante attirent l'attention de l'ACMV, qui ressent le besoin d'un directeur à plein temps pour mieux se faire entendre et résoudre les problèmes de l'industrie.

La situation critique de l'industrie aurifère est un problème complexe pour le nouveau directeur général de la CMMA. Le président américain Franklin Roosevelt avait fixé le prix de l'or à 35 dollars l'once en réponse à la dépression des années 1930 et au programme de prêt-bail en temps de guerre, une politique qui s'est poursuivie longtemps après la fin de la guerre. Avec l'augmentation des coûts, peu de mines d'or canadiennes sont rentables. On estime que 250 000 personnes dépendent de l'industrie, la plupart vivant dans des régions isolées où l'exploitation minière est le seul employeur. Après de longues négociations, la loi d'urgence sur l'aide à l'exploitation des mines d'or est adoptée en 1948. Cette loi, qui devait durer trois ans, a été appliquée pendant 25 ans, pour un coût annuel d'environ 10 à 15 millions de dollars.

Wansbrough, en partenariat avec le ministère du Travail, met au point une solution ingénieuse pour remédier à la pénurie de main-d'œuvre dans l'industrie, qui touche principalement le secteur en pleine croissance des métaux de base. Trois ingénieurs des mines et un médecin sont envoyés dans les camps de personnes déplacées de l'Europe d'après-guerre, et 6 000 travailleurs qualifiés sont ensuite amenés au Canada pour commencer une nouvelle vie dans l'industrie minière. M. Wansbrough a travaillé sans relâche pour résoudre les problèmes commerciaux, notamment lorsque les États-Unis ont cherché à imposer des droits de douane sur les exportations canadiennes de plomb et de zinc, et pour préserver les incitations fiscales lors de la Commission Carter sur la fiscalité de 1967. En 1980, l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole lui a décerné la médaille pour services éminents.

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La mine Kerr Addison, située près de Virginiatown, en Ontario, compte parmi les plus grandes mines d'or du Canada, produisant à son apogée plus d'un demi-million d'onces d'or par an. C'est à William S. Row que revient le mérite d'avoir fait de cette mine l'entreprise extrêmement prospère qu'elle est devenue.

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